Le sur mesures est notre valeur sûre
La marqueterie est l’art d’ornementer des surfaces avec des placages de différentes substances minérales.
En Europe, le berceau de la marqueterie est incontestablement l’Italie. Sous l’Empire Romain, on a composé d’innombrables mosaïques de pierre à petites tesselles, c’est à dire des pierres très colorées, taillées en petits carrés, rectangles et triangles, assemblées géométriquement ou formant des décors floraux, des personnages et des situations propres à cette civilisation.
Dans l’Antiquité, bien d’autres peuples ont utilisés l’art de la mosaïque à petites tesselles pour habiller sols, murs et plafonds. En Extrême Orient et en particulier en Inde, on trouve des travaux exceptionnels qui décorent des édifices prestigieux. La richesse des pierres a toujours exercé une grande fascination sur les hommes.
Au XVI ème siècle, sans cesser de composer ces mosaïques de pierres, les Florentins développèrent une nouvelle technique en découpant la pierre suivant la forme exacte des sujets qu’ils voulaient représenter. Sous le mécénat des Médicis, cette marqueterie ou Pittura di Pietra aura un immense succès. Des lapidaires toscans s’installèrent aussi à Naples.
Ces nouvelles marqueteries florentines, très colorées et assemblées avec grande précision, furent très appréciées des pays voisins. Ils s’empressèrent de recruter ces fameux lapidaires pour ouvrir des ateliers de pierres dures dans leurs Manufactures Royales, dont les principales furent Prague, Madrid et Paris.
En 1668, Louis XIV recruta quatre de ces marqueteurs italiens. Ils travaillèrent à la Manufacture des Gobelins et initièrent quelques marqueteurs français à ce métier difficile et coûteux. Pendant 26 années, la Manufacture Royale produisit des marqueteries de pierre d’une grande qualité et de toutes dimensions, pour décorer les cabinets de la fin du XVII ème siècle ainsi que des dessus de tables somptueux, comme ceux que l’on peut admirer dans la galerie d’Apollon au Louvre.
A la fermeture de l’atelier des Gobelins, en 1694, il existait probablement une importante réserve de ces marqueteries de pierres inemployées.
Les lapidaires du XVIIème siècle tenaient surtout compte de l’aspect des pierres et de leur couleur pour composer les motifs, en éliminant les plus friables, même si la dureté excessive du matériau était un inconvénient pour le découpage.
Dans ce début du XXème siècle, il reste peu de marqueteurs de pierre florentins. Ils respectent la tradition, restaurent et créent des ouvrages avec une parfaite précision. Le découpage classique des pierres avec un câble ou un fil d’acier imprégné de silice est encore employé, mais l’outillage s’est bien amélioré grâce à des machines à disques diamantés, qui permettent de débiter les blocs de pierre plus aisément , ainsi qu’à des meules électrifiées utilisées pour rectifier les petites pièces. Néanmoins, la marqueterie de pierre demeure un travail long, coûteux, qui demande au praticien du goût et de l’expérience.
En France, quelques lapidaires sont encore en activité. Dans les exploitations régionales, on découvre quelques tables ou des tableaux contemporains en marqueterie géométrique avec des éléments de pierre bien ajustés, souvent fabriqués mécaniquement par des artisans autodidactes.
La marqueterie de pierre est une activité comparable à celle de la peinture. Elle attire beaucoup d’amateurs passionnés. On trouve parmi eux des autodidactes talentueux, qui après avoir rencontré le succès, ont pris un statut d’artiste.
Voici la rosace que nous venons de poser dans la salle de bains d’une villa à Cannes. Le résultat est vraiment un succès, car cette salle de bains réalisée sur mesures restera unique et très originale.
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